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POUR SOURIRE

 

 

 

CONTACTS

 

 

Les documents officiels archivés sont en général fiables, mais il est parfois nécessaire d’en faire une lecture critique. Dans le passé, les auteurs de ces documents ne les ont pas toujours rédigés avec le sérieux requis. Les erreurs évidentes peuvent et doivent être corrigées mais d’autres, sournoises, passeront toujours pour des vérités.

 

Voici quelques exemples d’erreurs constatées :

 

 

Registres paroissiaux d’Ancien régime de Bourg-Lastic (63)

 

            Le couple Michel Bogros – Catherine Desortiaux a cinq enfants entre 1789 et 1793 (dont des jumeaux), nés dans la commune de Messeix. Le rythme de procréation du couple laisse penser à un mariage dans l’année 1788 (1er enfant en janvier 1789)

            Le mariage du couple s’avère introuvable.                                           

            Or, dans la paroisse voisine de Bourg-Lastic se marient le 4 février 1788, Michel Bogros et Catherine Durand ; couple mystérieux qui ne laisse plus de traces.

 

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            L’examen attentif de l’acte montre qu’il s’agit en fait du mariage recherché, avec un nom erroné pour l’épouse.

            En effet :

1)     L’acte n’est pas à sa place chronologique, mais inscrit après les actes du mois d’octobre, donc rédigé de mémoire pour rectifier un oubli vieux de 8 mois.

2)     Il n’y a aucune famille Durand dans la paroisse de Bourg-Lastic. Ce nom de famille est absent des registres pendant tout le 18e siècle.

3)     Dans l’acte écrit de manière brouillonne, le nom de l’épouse a été oublié puis rajouté en marge. Non seulement, le curé a oublié de rédiger l’acte au moment de la cérémonie, mais il bâcle la réparation de son omission  « Catherine Durand, fille de Pierre et de feue Marie (sans patronyme)

4)     Parmi les témoins : Pierre et Annet Desortiaux, frères de l’épouse. La différence de nom avec la mariée n’a pas troublé le curé. (Il est vrai qu’il aurait pu s’agir de demis frères.)

5)     Après recherches, se retrouvent les baptêmes de Pierre, Annet et Catherine Desortiaux, frères et sœur, enfants de Durand Desortiaux et de Marie Blanchet.

 

            Le curé de Bourg-Lastic, comme ses prédécesseurs dans la paroisse, coutumier des omissions, des erreurs et approximations a donc transformé le prénom du père de l’épouse en nom de famille.

 

Registres paroissiaux d’Ancien régime de St-Etienne-aux-Clos (19)

 

            Etienne Bosgros, né vers 1691 dans la paroisse de Savennes, épouse en 1719 une jeune fille de la paroisse de Saint-Etienne-aux-Clos : Jeanne Juillac. Le couple s’installe au hameau du Mazel dont l’épouse est originaire. L’année suivante y naît une fille nommée Amable. Ensuite le couple a une autre fille en 1729 : Jeanne.

            Cependant d’autres enfants d’Etienne Bosgros naissent dans le même hameau.

En 1724, il a une fille : Françoise, dont la mère est son épouse Jeanne Trion.

En 1726, il a un fils : Pierre, dont la mère est son épouse Jeanne Petite.

En 1732, il a une fille : Antoinette, dont la mère est son épouse Jeanne Bourre.

En 1735, il a un fils : Etienne, dont la mère est son épouse Jeanne Petite.

            Comme Jeanne Juillac meurt en 1777, la logique voudrait qu’il y ait, dans le hameau du Mazel, 4 couples dont le mari porterait le nom d’Etienne Bosgros.

            C’est invraisemblable.

            En effet, un seul Etienne Bosgros meurt au Mazel (en 1761). Aucune Jeanne Petite ne meurt dans la paroisse. Aucune Jeanne Bourre ne meurt au Mazel et la seule Jeanne Trion qui meurt au Mazel est la mère de Jeanne Juillac, donc la belle-mère d’Etienne Bosgros !!!

           

            Seule interprétation des registres trompeurs : il y a bien un seul couple Bosgros au Mazel qui a 6 enfants entre 1720 et 1735, mais l’épouse est connue de tous seulement sous son prénom de Jeanne et sans doute sous le surnom évocateur de « Petite ». Si le curé l’a nommée Trion en 1724, c’est certainement par confusion avec la maison qu’elle habite (la maison des Trion) Juillac n’est pas un nom répandu à St-Etienne-aux-Clos, son père a dû venir gendre dans la maison de son épouse née Trion. Mais il n’y a pas d’explication pour l’erreur commise par le curé en 1732. Pourquoi Jeanne Bourre ?

 

Etat civil de Merlines (19)

 

            Marie Bogros, mère célibataire, a eu trois enfants entre 1849 et 1859. Elle a habité les hameaux de Gioux et des Prades à Merlines. Faute de pouvoir accéder à son ascendance avec un acte de mariage, il faut se référer au contenu de son acte de décès, retrouvé sans difficulté. Elle est décédée le 4 juillet 1896 à Merlines. Les déclarants la disent âgée d’environ 75 ans, née dans la commune de Merlines et lui attribuent comme parents un couple décédé  Michel Bogros – Jeanne Carvanier.

            Rien ne devrait être plus facile que de retrouver la naissance de Marie à Merlines…sauf que les registres de la commune ne mentionnent aucune naissance Bogros entre 1810 et 1830. Quant au couple Michel Bogros – Jeanne Carvanier, il n’a laissé aucune trace (pas de mariage, pas de naissances d’enfants, pas de décès) ni dans la commune de Merlines, ni dans les communes proches.

            Il faut se rendre à l’évidence : la filiation contenue dans l’acte de décès est fausse. La mémoire des déclarants a mêlé les références : le fils de Marie Bogros s’appelle Michel et l’épouse de ce Michel est née Carvanier. Les enfants sont devenus les parents !

 

            Alors… qui est Marie Bogros ?

 

            En recherchant quels Bogros ont habité le hameau de Gioux, on a la réponse.

            Joseph Bogros, né en 1792 à Messeix a épousé en 1812 son homonyme Marie Bogros, de dix ans son aînée. Union sans postérité. L’épouse meurt en juin 1824.

            Joseph, un mois et demi plus tard, se remarie avec Marie Tardif, native du hameau de Gioux (Merlines). Le couple vit d’abord dans la commune du mari : Messeix puis vers 1830 va s’installer à Gioux, avec les enfants nés à Messeix, dont la petite Marie, née en 1826.

            La 2e épouse de Joseph Bogros meurt à Gioux le 28 octobre 1838, et le veuf se remarie trois mois plus tard avec Jeanne Battut.

            C’est Jeanne Battut qui va s’occuper des enfants de son mari après le décès de ce dernier, en 1845. Les garçons s’expatrient très vite comme scieurs de long ou se marient à Messeix. Marie reste à Gioux et il ne fait pas de doute que c’est elle qui meurt le 4 juillet 1896, avec une filiation trompeuse et un âge légèrement exagéré.

 

Etat civil d’Olloix (63)

 

            La table décennale des décès d’Olloix mentionne celui de Jean-Gustave Bogros le 21 mai 1857. Dans le registre, aucun décès de Jean-Gustave Bogros, ni à la date indiquée, ni dans l’année, ni dans les années proches, mais un décès Bogros, celui de Françoise, à la date du 7 juin 1857. Comment Françoise (connue) est-elle devenue Jean-Gustave, décédé à une autre date ?

 

            Nous avons trouvé l’explication en consultant la table annuelle de 1857. Elle mentionne  le décès de Françoise Bogros, mais avec une date fausse, le 21 mai 1857, et à la ligne suivante le décès de Jean-Gustave Blanchet, le 8 novembre 1857.

 

            L’auteur de la table décennale a donc rajouté une erreur à une autre préexistante et inventé un Jean-Gustave Bogros qui n’a jamais existé.

 

Etat civil aux armées

 

            Jean Bogros, fusilier au 91e de ligne, décède à Constantinople, des complications qui suivent une blessure par balle à une jambe, le 4 juillet 1855. Le rédacteur de l’acte de décès le dit né à Alleyrat (19) le 23 mars 1833, de Jean Bogros et de Marguerite Madesclaire.

 

            Mais le registre des naissances d’Alleyrat ne conserve pas de trace de cette naissance. Il y a bien un Jean Bogros qui naît le 29 mars 1833 et a pour parents Charles Bogros et Anne Limousin.

            Le mystère reste entier : la proximité des dates, le fait que je n’ai pas retrouvé le devenir du second Jean et que Charles Bogros, marié deux fois, d’abord avec Jeanne Borde, puis avec Anne Limousin, soit le seul Bogros à procréer à Alleyrat à cette époque, font penser que les deux Jean Bogros ne font qu’un… mais on peut aussi penser à une naissance non déclarée en son temps. Nous n’avons pas pu vérifier les listes de recrutement militaire, qui nous auraient renseigné.

 

Registres paroissiaux de la paroisse St-Pierre de Clermont-Ferrand

 

            Voici l’acte de baptême de Gabrielle Garnaud, fille de Benoît et de Michelle Bosgros . Qui, à la lecture de l’acte, peut penser que les patronymes des parents sont Garnaud et Bosgros ?

 

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            « Aujourd’huy treziesme may 1648 a esté baptizée Gabrielle Grenaud, filhe à Me Benoit et de Michelle Grosbos… »

 

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